Sauvegarde et valorisation du patrimoine hospitalier orléanais
Il était une fois un ange sculpté en bois qui supportait une chaire à prêcher.
Cette chaire était située dans la chapelle Saint-Charles de l’hôpital d’Orléans, lieu de culte construit en deux fois d’après les plans de Jacques V Gabriel, architecte du roi Louis XIV. En 1717, le chœur, le transept et une nef à une seule travée étaient édifiés. Il a fallu attendre 1864, pour que la chapelle soit achevée avec 2 travées supplémentaires donnant au nord vers la rue Porte-Madeleine. Ces travaux ultimes furent menés par Pierre-Charles Thuillier, architecte de l’hôtel-Dieu.
La chaire fut commandée le 14 novembre 1848 à Léon Desvignes, ébéniste à Orléans rue des Hostelleries. Quant à l’ange, il fut sculpté par M. Riballier, sculpteur à Paris, boulevard du Temple. L’ensemble a été placé à l’angle nord-ouest de la croisée du transept de la chapelle Saint-Charles.
L’ange, mesure 1,09 m, a le genou droit en terre, et tient dans la main gauche un livre posé sur son autre genou. L’attribut tenu dans la main droite a disparu.
L’ange constituait le support de la chaire, qui était de forme polygonale, entourée d’un garde-corps plein, surmontée d’un plafond (l’abat voix), et reliée à un escalier. La chaire fut supprimée en 1970. L’ange fut modifié par la suite et utilisé comme porte-pupitre jusqu’à la fermeture de la chapelle ou la sécurité n’était plus assurée du fait de fissures apparues au niveau des murs et de la coupole. (Fermeture le 20 septembre 1993)
Cette œuvre passablement dégradée par le temps a été restaurée le 1er semestre de l’année 2014 par Paolino Casciello, ébéniste d’art.
Cette restauration s’est faite en plusieurs étapes et a demandé une grande attention.
Décapage à sec, ponçage au grain dégressif, mise en couleur puis finition « rempli-ciré », nourrissage du bois à la mèche avec une gomme laque naturelle. L’ensemble est ensuite gexé à la laine d’acier très fine afin de retirer les dernières aspérités, avant de recevoir une fine pellicule de cire d’abeille et être lustré après séchage. Ces travaux menés méticuleusement par Paolino CASCIELLO (photo-ci-dessus), lui ont redonné tout son éclat initial.
Cette statue fut présentée lors des journées européennes du patrimoine en 2014.Ces journées avaient rencontré un vif succès car c’était les dernières organisées sur l’hôpital Porte-Madeleine (500 visiteurs).
Sauvegardée et restaurée par l’association des amis du patrimoine hospitalier d’Orléans, l’ange a été translaté le 30 août 2017 dans l’oratoire dédié au culte catholique du Nouvel Hôpital d’Orléans.
Source :
- Archives hospitalières du centre hospitalier régional d’Orléans.
- Archives de l’aumônerie du centre hospitalier régional d’Orléans.
Photos :
- Fig1 : Carte photo (Collection particulière)
- Fig2 et Fig6 : Lustrage de l’ange et Nouvel oratoire (Photos Philippe Minster)
- Fig3, Fig4 et Fig5 : JEP 2014 (Photos Vincent Pasquier)
© APHO/Philippe Minster/Octobre 2017