N MEMORIAM
Docteur Hubert MARNEFFE – LEBREQUIER (1932 – 2024)
C’est avec une profonde tristesse et le cœur lourd que nous vous informons du décès du docteur Hubert MARNEFFE – LEBREQUIER survenu le 23 novembre 2024 à 13h30. Il s’est éteint doucement à l’EPHAD Nazareth, maison de retraite orléanaise qui était sienne depuis 4 ans. Il nous manquera à tous plus que les mots ne peuvent l’exprimer.
Né le 15 novembre 1932, le docteur MARNEFFE, a joué un rôle prépondérant à l’hospice, dans les années 70, puis dans la création des services de gériatrie au CHR d’Orléans. Il était alors le médecin-chef de l’hospice. En 1977, il a été nommé chef de service de la médecine interne où il a exercé jusqu’à sa retraite.
Cofondateur de l’APHO en juin 2013, il a assuré avec ardeur et conviction, la présidence de notre association, jusqu’en 2017.
Obsèques: La cérémonie religieuse se tiendra à Orléans, en l’église Saint-Paterne, le lundi 2 décembre à 14h30.

.
À la mémoire du docteur Hubert MARNEFFE – LEBREQUIER
par le docteur Rémy MILCAMPS, ancien médecin chef des établissements de personnes âgées au CHR d’Orléans.
.
Ayant eu le bonheur de travailler avec le docteur Hubert MARNEFFE-LEBREQUIER pendant six ans, je voudrais en quelques lignes rappeler ce que j’ai vécu avec lui au Centre Hospitalier Régional d’Orléans.
Peu de temps après mon arrivée à Orléans, ayant appris qu’un poste d’assistant était vacant à l’hospice du CHR, je postulais à ce poste, et le docteur Marneffe, qui était leur chef de service, s’est déplacé pour me rencontrer ; ce qui témoigne de son affabilité et sa sollicitude.
Le courant est bien passé entre nous, et j’ai pris mes fonctions en mai 1971, découvrant ce qu’était l’hospice : 650 lits occupés par une population très disparate en âge, conditions sociales, santé aussi bien physique que mentale. Le tout mélangé dans des grands dortoirs, avec des rangées de lits séparés uniquement par une table de nuit, des sanitaires sommaires (pas de douches, grands lavabos communs). Et il faut le reconnaître, tout ce monde était délaissé par le corps médical et même administratif.
Là, j’ai découvert l’action du docteur Marneffe : faire prendre conscience de l’importance du problème médical et social, prendre soin de chacun
Une de ses premières tâches a été de faire un dossier médical pour chacun des pensionnaires, nombreux n’avait qu’un dossier administratif, et parfois on ignorait la raison de leur présence dans cet établissement. Un travail colossal, étant donné le peu de moyen mis à sa disposition
Dans le même temps, il a décidé de créer une infirmerie afin de prendre en charge dans de meilleures conditions les problèmes médicaux les plus aiguës, notamment chez les personnes âgées. Ceci a été l’ébauche du service de gériatrie pour lequel il a plaidé longtemps, et enfin obtenu la création, avec la venue du Docteur Jacques BUZACOUX, comme chef de service.
Enfin, conscient de la situation de l’hospice, il a créé et obtenu un poste d’animateur, ce qui était peu étant donné le nombre de personnes concernées et leur dispersion en plusieurs établissements ; mais c’était le début de ce qui allait se développer ensuite.
En 1977, il a opté pour le temps plein et pris la tête du service de médecine interne.
Tout au long de ces années j’ai pu apprécier ces grandes qualités humaines et sa grande compétence professionnelle. Et si nos routes se sont séparées, puisque je suis resté à l’hospice, je n’ai jamais oublié l’impulsion qu’il avait donné et les transformations majeures à l’origine desquelles il était.
Le docteur MARNEFFE avait en effet anticipé ce qui allait devenir l’hospice dans les années suivantes, sous l’effet des lois de 1975 .
.
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
Jean D’Ormesson
