L’histoire du Centre Hospitalier Régional d’Orléans

Hôpital d’Orléans, une histoire multiséculaire

A l’origine, le seul établissement hospitalier est l’Hôtel-Dieu situé au nord-ouest de la cathédrale Sainte-Croix. Sa première édification daterait du début du IXe siècle, très probablement sous l’impulsion de l’évêque Théodulfe. Cet Hôtel-Dieu accueille les pauvres malades, les femmes en couches, les enfants abandonnés et les infirmes.

L’Hôtel-Dieu au nord-ouest de la cathédrale Sainte-Croix (c) APHO

Parallèlement des Aumônes (édifices hospitaliers de moindre importance) existent au moyen âge, et sont disséminées dans la cité :

  • La Maladrerie (Hôtel Saint-Ladre), signalée en 1112, accueille les lépreux, et se trouvait sur l’emprise de l’actuel faubourg Bannier.
  • L’Hospice Saint-Mathurin héberge les aveugles. Cet hospice et sa chapelle étaient situés à hauteur de l’actuel n° 59 de la rue Bannier.
  • L’Aumône Saint-Serge, située près du cloître Saint-Aignan, est destinée à recevoir et nourrir treize pauvres, résidant probablement à demeure.

Quatre Aumônes accueillent les passants :

  • L’Aumône Saint-Antoine, située sur un îlot, au milieu du vieux pont médiéval d’Orléans. Cet îlot est divisé en deux mottes : la Motte Saint-Antoine où se trouve la chapelle, et à l’Ouest, la Motte des Poissonniers sur laquelle est construit l’hospice. Cette Aumône était un modeste asile accueillant passants et pèlerins leur donnant gîte et couvert pour une nuit seulement.
L’Aumône Saint-Antoine sur la Motte des Poissonniers. (c) APHO
  • L’Aumône Saint-Pouair est installée à proximité du prieuré du même nom qui deviendra l’église Saint-Paterne. Fondée en 1298, elle accueille initialement les indigents. En 1556, elle prend le nom d’Aumône des garçons. Ces derniers sont logés, nourris et initiés à différents métiers puis placés chez des maîtres artisans.
  • L’Aumône Saint-Paul, est dédiée auxfemmes vagabondes. Elle est située place du Vieux Marché. C’est Henri II, qui en 1555, voulant atténuer la mendicité en orléanais déclare que  » les pauvresses »  de la ville  doivent être admises dans cette Aumône. C’est ainsi qu’elle est appelée Aumône des filles.
  • La Maison du Mouton Rouge (Hospice des passants), située à l’emplacement du n° 63 de la rue des Carmes, près de la Croix Morin, héberge chaque nuit 4 pauvres de la ville, désignés par les commis de l’Aumône générale.

L’Hôtel-Dieu n’est pas un hospice destiné à accueillir les indigents ou les voyageurs de passage. C’était un hôpital réservé aux soins des pauvres malades, des vieillards et des enfants orphelins ou abandonnés. A cette époque les soins se limitent à quelques drogues, tisanes, sirops, onguents sur les plaies et saignées. La science médicale est souvent impuissante face à bien des maladies.

Les Sanitas. Suite à une épidémie de peste, fin du XVIe siècle, sont créés le Petit Sanitas, puis le Grand Sanitas accueillant les personnes atteintes de ce fléau. Situé à l’emplacement du n° 5 rue Antoine Petit, le Petit Sanitas, trop exigu, est vite abandonné et de nouveaux bâtiments sont édifiés de 1625 à 1632, au sud de l’actuel faubourg Madeleine, formant le Grand Sanitas.
Cet hospice appelé également « Hôpital Saint-Louis » sert ensuite de lieu d’enfermement, initialement pour les mendiants et vagabonds, puis pour  les aliénés.
Sous Henri II, l’ensemble de ces Aumônes est regroupé en Aumône Générale, puis annexé à l’Hôpital Général.


En 1675, sous Louis XIV, est construit un Hôpital Général, rue Porte Madeleine, sur l’emplacement de l’arsenal de la ville. C’est avant tout un lieu d’enfermement, accueillant les mendiants, vagabonds et errants de plus en plus nombreux en Orléanais.

L’Hôpital Général (c) APHO

Sous le Directoire, l’Hôtel-Dieu et l’Hôpital Général, gérés auparavant par une même commission administrative prennent le nom d’Hospices Civils d’Orléans.
Au milieu du XIXe siècle, une nouvelle page de l’histoire hospitalière est tournée avec la démolition de l’ancien Hôtel Dieu devenu vétuste et insalubre (1846). Un nouvel Hôtel-Dieu est construit près de l’Hôpital Général, d’une capacité de 500 lits. Les malades y sont transférés en décembre 1844. Construit à l’Est de l’Hôpital Général, le nouvel Hôtel-Dieu héberge les services de médecine et de chirurgie. Les soins sont prodigués par les sœurs Augustines. A l’Ouest, à l’Hôpital Général, c’est l’hospice de vieillards et le Quartier des aliénés gérés par les sœurs de la Providence de Ruillé sur Loir. Cet hospice accueille également les enfants trouvés, abandonnés et orphelins.

L’entrée principale de l’Hôtel-Dieu (c) APHO

C’est à la date du 22 mars 1945 que les Hospices Civils d’Orléans deviennent le Centre Hospitalier Régional d’Orléans.

Début des années 70, la capacité hospitalière à Porte-Madeleine n’est plus suffisante alors que l’agglomération orléanaise est en pleine expansion. Ainsi, un nouvel hôpital est édifié à 10 km au sud de la ville d’Orléans, l’Hôpital de la Source. Cet établissement, d’une capacité de 650 lits, rassemble la plupart des services médico-chirurgicaux et accueille ses premiers patients en octobre 1975.

L’Hôpital de la Source (c) APHO

Par ailleurs une maison de retraite (Saint-Jean de Braye) en 1984, une Centre de Cure Médicale (Saran) en 1979 et deux résidences pour personnes âgées (Résidences Paul Gauguin et Pierre Pagot), respectivement ouvertes en 1970 et 1991, sont rattachées au Centre Hospitalier Régional d’Orléans.

De tous temps de grands chantiers ont jalonné l’histoire des hôpitaux orléanais.

C’est ainsi qu’à la fin du XXe siècle, sur le site de Porte-Madeleine les bâtiments Mère et enfant (1983-1986) et ORL-Ophtalmo (1993-1994) sont édifiés.

Enfin, dès le début du XXIe siècle, un nouveau chapitre de l’histoire de l’hôpital s’ouvre avec le projet de construction d’un nouvel hôpital.

Le Nouvel Hôpital d’Orléans.

Sur le site de La Source la construction du Nouvel Hôpital d’Orléans commence en novembre 2009. C’est alors le plus grand chantier qu’Orléans ait connu et le plus grand chantier hospitalier de France. Situé en centre-ville, le site historique de Porte-Madeleine vieillissait mal, ses locaux étaient désormais vétustes et mal adaptés pour exercer une activité médicale de pointe Quant à l’ancien bâtiment La Source, sa restructuration complète se révélait délicate et trop onéreuse. Dès septembre 2013, un 1er bâtiment a ouvert accueillant les crèches, l’unité centrale de production alimentaire, l’internat… Il a surtout permis le regroupement de la filière gériatrique sur un même site. L’ensemble des services de soins (activités de court et moyen séjour) ont emménagé progressivement tout au long de l’année 2015 dans ce Nouvel Hôpital qui regroupe 1300 lits, sur une surface au sol de 205 000m2 , 5000 employés y travaillent qui pérennisent les missions de cette vénérable institution : accueillir, soigner, soulager.

(c) APHO

Le site de Porte-Madeleine, d’une superficie de 5,3 ha a été vendu à la ville d’Orléans le 12 juillet 2017.  Le CHR reste propriétaire de la Fondation Payen et de l’aile Saint-Nicolas. La Fondation Payen héberge désormais le Dispensaire ainsi que la Protection Maternelle Infantile. Quant au bâtiment Saint-Nicolas, il accueille des associations œuvrant dans le domaine de la santé.

 L’ancien hôpital de La Source devrait être déconstruit à moyen terme. Il ne restera en sous/sol que le service d’hémodialyse et le plateau technique du service d’oncologie radiothérapie.

2023: Une nouvelle page de l’histoire multiséculaire de l’hôpital d’Orléans va se tourner car le CHR devient CHU.

EN MARCHE POUR DEVENIR CHU.

(c) APHO La dénomination CHU figure déjà sur la baie vitrée du grand hall Jean-Louis BERNARD

Ce mardi 21 mars restera dans las annales… Avec la publication au Journal-Officiel des premiers postes de PUPH (Professeur des Universités – Praticien Hospitalier), le CHR d’Orléans est en marche pour être CHU (Centre Hospitalier Universitaire). La signature de la convention tripartite est imminente.

© APHO – Mars 2023 – Toute reproduction d’articles et images, en partie ou en totalité, ne peut être faite sans le consentement de l’Association des Amis du Patrimoine Hospitalier d’Orléans.